À partir de mes archives audio, j’ai tenté de projeter, de reconstruire, de reconfigurer et de divulguer des faits à la fois imaginaires et bien réels. Aujourd’hui, certains logiciels audio
permettent aisément de visualiser la matière sonore, de lui donner un corps visible. D’une part, les images proviennent de captures d’écran, des transcriptions graphiques, des échantillons
sonores dans toute leur étendue, leurs durées.
D’autre part, les séries d’images résultent de très simples manipulations effectuées sur l’ordinateur, c’est-à-dire que je réalise des captures d’écran à partir d’arrêt sur image de différents
instants localisés à l’intérieur des fichiers sons. Cela suggère alors un dialogue entre une image fixe – la saisie graphique du son – et la voix et le mot précis qui l’engendre. Donc, les mots que
nous retrouvons au bas de chacune des images évoquent le silence et l’ambiguïté, et sont donc plus susceptibles, il me semble, de faire naître une polysémie.
En conclusion, ce logiciel constitué d’une liste d’instructions lues et interprétées par un ordinateur ( devenu l’outil essentiel à ce projet ) m’a permis d’exécuter diverses manipulations
pour obtenir un langage photographique par des sons.